La profession de « domiciliataire » reste une profession très méconnue alors que la plus ancienne société de domiciliation commerciale à Paris date de 1953. Elle est très floue pour le grand public mais également pour les chefs d’entreprise. Tout le monde a globalement la même vision des choses : un domiciliataire d’entreprise n’était ni plus ni moins qu’une boite postale servant à masquer les activités pour le compte du siège social d’une entreprise. C’est ainsi que cet article a pour vocation de mettre au clair tous les aspects de ce métier qui a un rôle de plus en plus important pour les entreprises depuis quelques années.
La profession est née de besoins beaucoup plus pragmatiques. Avant l’application du décret encadrant les usages de la profession en 1985, certains règlements de copropriété empêchaient certains propriétaires et locataires de créer leur entreprise à leur domicile. Ce à quoi s’ajoutait le fait que toutes les personnes hébergées chez des personnes tierces ne pouvaient donner d’adresse officielle pour le siège social de leur entreprise. Enfin, il devenait nécessaire de pouvoir fournir aux créateurs d’entreprise une adresse qui réponde aux besoins et à l’image de l’activité de leur entreprise.
Jusqu’au décret de 1985 jetant les bases du champ d’intervention des domiciliataires, les sociétés de domiciliation étaient simplement tolérées. En 2007, un second décret est venu renforcer le premier. Puis, en 2010, un agrément préfectoral a vu le jour afin de s’assurer que les dispositions des deux décrets soient bien respectées. Cet agrément est indispensable pour exercer la profession de domiciliataire et est renouvelable tous les six ans.
Un service abordable et à valeur ajoutée
Les sociétés ayant recours à la domiciliation commerciale sont rarement les grands groupes internationaux. On peut même dire que la clientèle est essentiellement composée de TPE, de PME et d’entreprises individuelles. La domiciliation peut même s’avérer être une véritable aubaine pour les créateurs d’entreprise qui peuvent se doter d’une adresse de siège social prestigieuse pour un loyer mensuel d’environ 30€.
Le marché de la domiciliation d’entreprise est composé de deux types d’acteurs majeurs : les sociétés dont la domiciliation est l’activité principale et celles qui proposent des espaces de coworking ou les centres d’affaires qui proposent de la location de bureaux. Le marché de domiciliation commerciale est, il faut le dire, concurrentiel mais deux acteurs historiques se partagent le marché depuis une trentaine d’années et absorbent certains des challengers petit à petit.
La véritable révolution sectorielle fut le virage digital entrepris il y a une dizaine d’années et qui, loin de représenter une menace, a plutôt poussé les entreprises du secteur à innover et à se diversifier. En effet, partant du principe que les entreprises auront toujours besoin d’une adresser physique pour exercer, les sociétés de domiciliation ont dû s’ouvrir à des services complémentaires à valeur ajoutée tels que la création de site web ou le scan du courrier.
Un dispositif favorable aux créateurs d’entreprise et aux startups
Un quart des entreprises qui se créent à Paris le font via des services de domiciliation selon les derniers chiffres dont nous disposons. Par ailleurs, 84% de ces entreprises ont moins de 10 salariés*. La domiciliation représente une véritable opportunité pour les entrepreneurs et les startups qui peuvent ainsi avoir accès à un panel de services sur-mesure, et ce à moindre coût.
De la location de bureaux à la gestion du courrier en passant par la permanence téléphonique, les chefs d’entreprise n’ont plus à se soucier de la gestion opérationnelle de leur activité. En plus d’une adresse adaptée à leur activité, ces derniers bénéficient de la mise en relation avec les autres clients domiciliés, ce qui crée une émulation positive et le sentiment d’appartenance à un véritable réseau. En effet, il faut savoir qu’en moyenne un centre de domiciliation en France héberge 220 sociétés, donc autant d’opportunités de networking pour cette économie.
Toujours pour faire référence au même sujet, un article propose de découvrir toutes les astuces pour créer son entreprise.